Page:Georges Damian L’Ardente Flibustière 1927.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 31 —

Et fit la même chose par derrière et les innombrables vêtures de mousseline, soie, velours, dentelle de Cadix tombèrent en lambeaux sur le pont…

On vit alors une forme féminine aux larges hanches, attirante comme Vénus elle-même, et couverte d’un maillot de fin acier tissé…

Le marquis le piqua avec son arme, mais la pointe ne passa point.

— Mordiable, dit-il, on ne voit pas comment cela est lacé ou attaché… Je veux être roué si l’armurier ne le lui a pas soudé sur le corps même.

— Je la garde, conclut-il, à moins que Griffe-Esgourde la veuille, puisque le capitaine est nanti.

La Bouline lui demanda à l’oreille :

— Qu’allez-vous en faire ? Il vous faudrait un instrument en acier de Tolède pour dévirginiser cette truie.

Le marquis se mit à rire.

Elle m’avouera son histoire et ce sera amusant. Et puis, je lui ferai limer son costume par l’entre-jambes. Ce sera aussi joyeux que de la prendre.

Et la Bouline emmena la conquête de M. de Salistrate de Baverne d’Arnet…

Pendant ce temps on commençait de fourrager le navire conquis. D’abord, les non-combattants de l’entrepont montaient un par un. Les hommes étaient jetés à la mer, sans attendre ; les femmes mises de côté, les enfants parqués en tas pour être vendus à quelque plantation, si on pouvait s’y rendre.

On épargna six nègres, en pensant qu’ils feraient de bonnes recrues pour le Saint-Elme. Ils ne seraient pas