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des hurlements de ses camarades, elle retrouva vite son assiette.

Alors elle fit le vide autour de son corps nu avec une rage incoercible. Elle frappait du sabre, de gauche à droite et de droite à gauche, sans répit et sans hésiter.

— Bravo, lui cria le marquis. Ne voyant plus d’adversaires de qualité, il se contentait de secourir ses amis encore aux prises avec des Espagnols.

Adussias se retourna vers lui.

— Touche-moi, dit-elle, tu verras que je n’ai jamais eu tant de bonheur…

— Plus tard, ma belle, répondit le gentilhomme prudent en inventoriant le champ de bataille d’un coup d’œil, va donc secourir Coupe-Veste et Passevolant.

De fait, les deux drilles, accablés par un lot d’Ibères, se défendaient vaillamment, mais avec peine. Adussias sauta dans le groupe en agitant son sabre.

— Le diable ! cria un des Espagnols en se signant.

— Le diable ! répétèrent les autres en se débandant.

— Le diable ! gémirent les derniers ennemis en perdant courage.

Et, du cœur de la coque, on entendit venir un cri de terreur :

— C’est le diable…

Les pirates étaient vainqueurs.

Il restait pourtant, au pied du carrosse de proue, un groupe l’on remarquait un colonel de cavalerie en grand uniforme, le capitaine du vaisseau, trois officiers armés de haches et une femme en habit pourpre qui portait un masque de velours.

Le Rouquin organisa le champ de bataille. Il y avait