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étude du tracé

On admet aujourd’hui sur les tramways des rampes de 40 mm par mètre ; mais, en général, on ne dépasse pas 30 mm, et il vaut mieux, quand on le peut, se tenir au dessous de cette limite.

Courbes. — Il n’y a pas trop d’inconvénient, sur les tramways, à fixer à un chiffre un peu bas le minimum de rayon des courbes, puisqu’on y marche à faible vitesse ; dans plusieurs départements, on a adopté pour la voie de 1 mètre des rayons de 50 et même de 40 mètres. Sur le tramway de Pithiviers à Toury, qui est à voie de 0m 60, le minimum est de 30 mètres.

Allongement de parcours. — Il y a lieu de considérer également que, dans certains cas, l’emprunt des routes sur toute leur longueur créerait un allongement de parcours inadmissible ; il y a quelquefois intérêt à les abandonner, tant au point de vue des dépenses de premier établissement, qu’au point de vue des frais de traction futurs. M. Bricka fait remarquer que le prix de la voie sur route est d’environ 15 000 fr. par kilomètre et que, si l’infrastructure ne coûte que 6 000 fr. par kilomètre par exemple, il y aura intérêt à couper en ligne droite, quand on pourra ainsi éviter un allongement de parcours de 40 %.

Emplacement de la voie. — La place naturelle des tramways est sur les accotements ; lorsque ceux-ci n’ont pas une largeur suffisante, on peut élargir l’un d’eux, soit aux dépens de la chaussée, soit aux dépens de l’autre accotement. La première solution n’est admissible que si la chaussée est trop large, ce qui est très rare, et, d’ailleurs, elle aurait le défaut de susciter probablement des réclamations de la part des populations intéressées. La seconde solution est admissible, mais coûteuse, car elle entraîne le remaniement complet de la superstructure de la route. Il est souvent plus simple et moins coûteux d’augmenter la largeur de l’accotement emprunté par le tramway, en élargissant la route au moyen de l’acquisition d’une bande de terrain supplémentaire.

Quand on ne peut pas placer la voie sur l’accotement, on est obligé de suivre la chaussée elle-même ; alors, si le cahier des charges impose des contre-rails, c’est une augmentation notable de dépense ; dans tous les cas, la présence de la voie sur la route est une grande gêne pour la circulation des voitures et pour l’exploitation de la ligne elle-même. Nous reviendrons sur cette question.

Il faut remarquer, d’ailleurs, que cette solution, mauvaise à ce point de vue, présente des avantages dans certains cas, puisqu’elle permet quelquefois de pénétrer au centre des agglomérations, condition très importante pour les tramways, qui ont l’obligation d’aller chercher le trafic au point même où il peut naître.