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assez indifférent pour ne devoir pas fixer les spéculations de l’homme observateur. Mais quand cet ordre tient, par son régime, ses travaux et sa célébrité, à l’essence même du gouvernement politique et religieux ; quand son existence influoit dans les deux mondes sur l’empire de la religion et des mœurs, sa chute est nécessairement, un de ces grands événemens qui frappent et attirent l’attention de quiconque ne veut pas être étranger à l’histoire de son siècle.

Saint Ignace de LoyolaIgnace de Loyola, jeune militaire espagnol, blessé au siège de Pampelune en 1521, fut le fondateur des jésuites. Sa naissance illustre, sa bravoure, sa conversion, sa pénitence, sa vie extraordinaire à Maurèse, à Barcelonne, à Venise, à Jérusalem, à Paris et à Rome, son institut, le gouvernement de son ordre ; sa mort, sa sainteté et ses miracles ont illustré la plume de deux célèbres écrivains ; Maffei et Bouhours, l’un italien, et l’autre français. Tous deux le peignent comme un homme d’un génie mâle, qui a imprimé sur toutes ses opérations un caractère de noblesse et de grandeur fait pour le placer au nombre des plus grands saints et des plus renommés législateur.

La société dite de Jésus, fondée, par lui en 1545 remplissoit, en 1760, l’univers connu de ses nombreux et utiles établisse-