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adam bede.

tin, on avait ouvert le testament, et maintenant au premier moment de liberté, Arthur Donnithorne venait chercher une promenade solitaire, afin de pouvoir décider ce qu’il devait faire plus tard et se confirmer dans une triste résolution.

Adam aussi était revenu de Stoniton le lundi soir, et pendant ce jour il n’avait pas quitté la maison, si ce n’est pour aller vers la famille de la Grand’Ferme, raconter tout ce que M. Irwine ne leur avait pas encore dit. Il avait été convenu avec les Poyser qu’il irait vivre dans leur voisinage, quel que fût l’endroit où ils s’établiraient ; car il comptait se démettre de sa place d’inspecteur des bois, résilier son engagement avec Jonathan Burge aussitôt que cela se pourrait, et s’établir avec sa mère et son frère Seth dans une maison à portée des amis auxquels il se sentait lié par un chagrin commun.

« Seth et moi sommes certains de trouver de l’ouvrage, dit-il. Un homme qui a son état au bout de ses bras est sûr d’être partout chez lui ; et nous recommencerons un établissement. Ma mère n’y mettra point d’obstacle, car elle s’est faite à l’idée d’être ensevelie dans une autre paroisse, à ce qu’elle m’a dit depuis mon retour, si je désirais et pensais être plus à l’aise ailleurs. Il est surprenant comme elle est plus calme depuis lors ! Il semblerait que cette grande affliction l’a adoucie et tranquillisée. Nous serons tous mieux dans un nouveau pays, quoiqu’il y ait quelques personnes ici qu’il me peine de quitter. Mais je ne veux pas me séparer de vous et des vôtres, si je le puis, monsieur Poyser. Le malheur nous a liés.

— Oui, mon garçon, dit Martin. Nous ne serons plus à portée d’entendre le nom de cet homme. Mais je doute que nous puissions jamais aller assez loin pour que les gens ne découvrent pas que quelqu’un des nôtres a été transporté au delà des mers, et a été sur le point d’être pendu. On