bien aise de montrer à cette occasion ce que je pense de lui.
— Une scène dans laquelle mon ami Arthur se flatte d’avoir le meilleur rôle, dit M. Irwine en souriant. Mais en voyant rougir Arthur il continua avec un petit remords de conscience : Mon rôle, à moi, vous savez, est toujours celui du vieux Nuageux qui ne voit rien à admirer entièrement dans les jeunes gens. Je n’aime pas à avouer que je suis fier de mon élève, quand il ne fait que de gracieuses choses. Mais pour cette fois je remplirai le rôle d’un aimable vieux monsieur, et je seconderai votre toast en l’honneur d’Adam. Votre grand-père a-t-il cédé aussi sur l’autre point et consenti à prendre quelque homme respectable pour intendant ?
— Oh ! non, dit Arthur en quittant sa chaise d’un air d’impatience et en se promenant dans la chambre les mains dans ses poches. Il a je ne sais quel projet de louer la Ferme du Parc, et de faire un marché pour en retirer un surplus de lait et de beurre pour la maison. Mais je ne lui fais point de questions à cet égard, — cela me met de trop mauvaise humeur. Je crois qu’il a l’intention de tout mener par lui-même, et de ne rien avoir qui ressemble à un intendant. Il est vraiment d’une énergie étonnante.
— Bien ; allons maintenant vers ces dames, dit M. Irwine en se levant aussi. Il faut que je dise à ma mère quel trône splendide vous lui avez préparé sous la tente.
— Oui, et il nous faut aller déjeuner aussi, dit Arthur. Ce doit être deux heures, car voilà le gong qui résonne pour le dîner des tenanciers. »