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adam bede.

mieux s’y connaître qu’aucun homme que j’aie rencontré, et je sais qu’il en tirerait pour moi le double de l’argent que mon grand-père en retire, avec ce vieux misérable intendant de Satchell, qui ne se connaît pas plus en bois qu’une vieille carpe. J’en ai parlé à mon grand-père une ou deux fois ; mais, pour une raison ou une autre, il a quelque chose contre Adam, et je n’ai rien pu obtenir. Mais voyons, Votre Révérence est-elle disposée à faire avec moi une promenade à cheval ? Le temps est maintenant superbe. Nous pourrons aller ensemble chez Adam, si vous voulez ; mais il faut qu’en passant j’entre à la Grand’Ferme pour voir les petits chiens que Poyser me réserve.

— Restez et déjeunez auparavant avec moi, Arthur, dit M. Irwine. C’est bientôt deux heures. Caroll va servir tout de suite. Il faut aussi que j’aille à la Grand’Ferme, ajouta-t-il, pour voir encore une fois cette petite méthodiste qui y demeure. Joshua dit qu’elle a prêché sur la Pelouse hier au soir.

— Oh ! vraiment, dit le capitaine Donnithorne en riant ; mais elle a l’air aussi tranquille qu’une souris. Il y a quelque chose de remarquable en elle pourtant. J’ai été vraiment intimidé la première fois que je l’ai vue ; elle était assise au soleil devant la maison, occupée à coudre, quand j’arrivai à cheval et criai à haute voix, sans faire attention que ce fût une étrangère : « Martin Poyser est-il à la maison ? Je déclare que lorsqu’elle se leva et me regarda en disant : « Il est, je crois, à la maison ; je vais l’appeler, » je me sentis tout honteux de lui avoir parlé si brusquement. Elle avait l’air d’une sainte Catherine en costume de quakeresse. C’est un type de figure qu’on rencontre rarement chez nos gens du peuple.

— J’aimerais bien à voir cette jeune personne, Dauphin, dit madame Irwine. Faites-la venir ici sous quelque prétexte.