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chinés à un point de vue plus séduisant, sautaient contre et jappaient avec grande jubilation. M. Irwine tourna sa chaise et lui dit :

« Eh bien, Joshua, y a-t-il quelque chose de nouveau à Hayslope pour que vous veniez par cette matinée de pluie ? Asseyez-vous, asseyez-vous. Ne vous inquiétez pas des chiens ; un coup de pied amical. Ici, Pug, drôle ! »

Il y a des hommes qu’il est toujours bon d’envisager et dont l’accueil est agréable comme un courant soudain d’air chaud en hiver, ou l’éclat d’un feu flambant dans la froide obscurité. M. Irwine était un de ces hommes. Il avait avec sa mère le même rapport qu’il y a entre le souvenir qu’on garde des traits d’un ami et ces traits mêmes ; toutes les lignes étaient plus généreuses, le sourire plus ouvert, l’expression plus cordiale. Si l’ensemble eut été moins élégant, on eut pu trouver son visage joli ; mais ce n’était point le terme propre à ce mélange de bonhomie et de distinction.

« Je remercie Votre Révérence, répondit M. Rann, s’efforçant de paraître indifférent pour ses jambes, mais les secouant tour à tour pour éloigner les petits chiens ; je resterai debout, si vous le permettez, c’est plus convenable, J’espère que vous êtes en bonne santé, vous et madame Irwine ; et miss Irwine et miss Anne sont, j’espère, aussi bien qu’à l’ordinaire.

— Oui, Joshua, je vous remercie. Vous voyez comme ma mère paraît fraîche. Nous sommes dépassés, quoique plus jeunes. Mais qu’est-il arrivé ?

— Eh bien, monsieur, je devais venir à Broxton rendre de l’ouvrage, et j’ai trouvé convenable d’entrer pour vous faire connaître ce qui se passe dans le village ; des choses que je n’avais pas encore vues, et pourtant, vienne la Saint-Thomas, j’y ai demeuré soixante ans comme enfant et homme, et j’ai recueilli les redevances de Pâques pour M. Blick avant que Votre Révérence ne vînt dans la paroisse ; j’ai en-