Mais les gens qui ont un intérieur agréable jouissent à la maison de plaisirs auxquels ils ne penseraient jamais sans la pluie. Sans elle, M. Irwine ne serait pas dans la salle à manger, jouant aux échecs avec sa mère, et il aime bien assez sa mère et les échecs pour passer très-agréablement quelques heures nuageuses. Entrez avec moi dans cette salle pour que je vous présente le révérend Adolphus Irwine, recteur de Broxton, vicaire d’Hayslope et vicaire de Blythe, contre lequel, malgré ce cumul de bénéfices, le plus sévère réformateur trouverait difficile de montrer de l’aigreur. Entrons doucement et restons tranquilles sur le seuil de la porte ouverte pour ne pas réveiller la chienne d’arrêt fauve, étendue devant la grille avec ses deux petits à côté d’elle, ou le carlin qui sommeille le museau relevé, comme un président endormi.
La salle est grande et haute, avec une vaste fenêtre cintrée à l’une des extrémités ; les murs, vous le voyez, sont neufs et encore sans peinture ; mais l’ameublement, quoique dans l’origine d’un assez grand prix, est vieux et usé, et il n’y a point de draperies à la fenêtre. Le tapis rouge, sur la grande table à manger, montre la corde et contraste assez agréablement avec le ton froid des murs gypsés ; mais sur ce tapis il y a un plateau d’argent massif avec un pot à eau semblable et du même modèle que les deux plus grands qui sont posés sur le dressoir et offrent des écussons armoriés. Vous reconnaissez immédiatement que les habitants de cette salle ont hérité plus de noblesse que d’argent, et vous ne seriez pas surpris de trouver à M. Irwine la narine et la lèvre supérieure bien dessinées ; mais, pour le moment, nous pouvons seulement voir qu’il a le dos large et plat, avec une abondance de cheveux poudrés, rejetés en arrière et attachés par un ruban noir, un petit reste de costume ancien qui vous dit que ce n’est pas un jeune homme. Peut-être se retournera-t-il plus tard, et, en