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adam bede.

pensais que M. Wesley l’avait fait ; et il en est descendu pour dire de bonnes nouvelles aux pauvres gens à l’égard de Dieu. Eh bien, chers amis, vous et moi sommes de ces pauvres gens. Nous avons été élevés dans de misérables chaumières ; nous avons été nourris de pain d’avoine et avons vécu à la dure. Nous avons bien peu été à l’école et lu bien peu de livres ; nous savons peu de choses en dehors de ce qui se passe tout près de nous. Nous sommes justement l’espèce de gens qui ont besoin d’entendre de bonnes nouvelles, car, lorsque quelqu’un est dans une belle position, il ne tient pas beaucoup à apprendre les nouvelles des choses lointaines ; mais, si un pauvre homme et une pauvre femme sont dans la détresse et ont à travailler durement pour vivre, ils aiment bien à recevoir une lettre qui leur apprend qu’ils ont un ami qui veut leur venir en aide. Certainement nous pourrions savoir quelque chose de Dieu, même si nous n’avons jamais connu l’Évangile, la Donne nouvelle que notre Sauveur nous a apportée, car nous n’ignorons pas que toute chose vient de Dieu. Ne dites-vous pas, presque chaque jour : « Ceci ou cela arrivera, s’il plaît à Dieu ? » ou bien : « Nous commencerons bientôt à faucher l’herbe, s’il plaît à Dieu de nous envoyer encore un peu de soleil ? » Nous savons très-bien que nous sommes entièrement sous la main de Dieu ; nous ne nous sommes point donné la vie ; nous ne pouvons être maîtres de nous pendant notre sommeil ; la lumière du jour, et le vent, et le blé, et les vaches qui nous donnent leur lait : tout ce que nous avons vient de Dieu. Et il nous a donné nos âmes, et il a mis l’amour entre les parents et les enfants, entre le mari et la femme. Mais est-ce là tout ce dont nous avons besoin pour connaître Dieu ? Nous croyons qu’il est grand et puissant, et peut faire tout ce qu’il veut ; nous nous sentons perdus, comme si nous luttions contre une eau profonde, quand nous essayons de penser à lui.