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adam bede.

qu’on y pût trouver quelque chose qui leur ressemblât. Vous êtes tous agriculteurs, n’est-ce pas ? Les méthodistes peuvent rarement se recruter dans cette classe.

— Mais, monsieur, il y a un assez joli nombre d’ouvriers dans les alentours. Il y a maître Burge, qui afferme le bois de charpente par là-haut et qui entreprend un bon nombre de bâtisses et de réparations. Puis, pas bien loin, il y a les Carrières ; il n’y a pas mal d’ouvrage de ce côté du pays, monsieur. Il y a aussi un beau mouchet de méthodistes à Treddleston ; c’est une ville avec marché, à trois milles d’ici, à peu près, vous l’avez peut-être traversée en venant, monsieur ? Il y a dans ce moment sur la Pelouse un assez joli groupe de ces gens qui en viennent. C’est de là que les nôtres les tirent, quoique nous n’ayons que deux hommes de leur secte dans tout Hayslope, Will Maskery, le charron, et Seth Bede, un jeune homme qui travaille en charpenterie.

— Alors la prêcheuse vient de Treddleston, n’est-ce pas ?

— Non, monsieur ; elle vient du Stonyshire, à peu près à trente milles d’ici. Elle est en visite chez maître Poyser, à la Grand-Ferme, là où vous voyez ces granges et ces beaux noyers, droit à votre gauche, monsieur. C’est la propre nièce de la femme de Poyser, et ils doivent être joliment vexés de la voir se rendre ridicule comme ça. Mais j’ai entendu dire que rien ne peut retenir ces méthodistes quand cette lubie est entrée dans leur cervelle ; bon nombre d’entre eux deviennent fous avec leur religion. Pourtant cette jeune fille a l’air assez tranquille, à ce que je me suis laissé dire, car je ne l’ai pas vue moi-même.

— Eh bien, je voudrais avoir le temps de la voir ; mais il faut que je poursuive ma route. Je m’en suis déjà détourné depuis plus de vingt minutes, pour jeter un coup d’œil sur cette résidence dans la vallée. C’est celle du chevalier Donnithorne, je suppose ?