mais ce sont des hommes sûrs, et quand ils meurent avant d’être incapables de travailler, c’est comme s’il manquait quelque vis importante à une machine ; le maître qui les employait se prend à dire : « Comment pourrai-je les remplacer ? »
CHAPITRE XX
visite d’adam à la grand’ferme
Adam revint du travail dans le char vide ; il avait changé d’habits et se préparait à partir pour la Grand’Ferme à sept heures moins un quart.
« Pourquoi as-tu mis tes habits du dimanche ? lui dit plaintivement Lisbeth quand il descendit. Tu ne mets pas ton meilleur costume pour aller à l’école.
— Non mère, dit tranquillement Adam. Je vais à la Grand’Ferme ; mais il se peut que j’aille à l’école après ; ainsi ne sois pas étonnée si je rentre un peu tard. Seth sera ici dans une demi-heure ; il est allé jusqu’au village seulement ; ainsi ne t’inquiète pas.
— Et pourquoi mets-tu tes meilleurs habits pour aller à la Grand’Ferme ? Les Poyser te les ont bien vus hier, je pense. Qu’est-ce que ça veut dire de changer un jour de travail en dimanche ? C’est une triste compagnie que celle de gens qui n’aiment pas à te voir en veste de travail.
— Adieu, mère, je ne puis m’arrêter, » dit Adam, qui se mit en chemin.
Mais il n’eut pas plutôt fait quelques pas hors de la porte, que Lisbeth s’inquiéta à la pensée de l’avoir fâché. Naturellement le secret de son objection contre ses bons habits était le soupçon qu’il les avait endossés à cause