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adam bede.

Adam, sans se douter de l’admiration dont il était l’objet, prit à travers les prés et entonna le chant qui lui avait tout le jour rempli la tête :

Que tes discours soient toujours sincères,
Que ta conscience soit claire comme un beau jour ;
Car le Dieu qui voit tout surveille constamment
Tes projets, tes travaux, tes sentiments secrets.


CHAPITRE II

la prédication

Vers sept heures moins un quart à peu près, il y avait une apparence d’agitation inusitée dans le village d’Hayslope et le long de sa petite rue, depuis les Armes des Donnithorne jusqu’à la porte du cimetière ; les habitants paraissaient évidemment être sortis de leurs maisons pour un autre but que celui de se promener aux rayons du soleil couchant. Les Armes des Donnithorne étaient au commencement du village, et une petite cour de ferme et un fenil à côté montraient qu’il y avait du terrain attaché à l’auberge et promettaient au voyageur bonne nourriture pour lui et son cheval, ce qui pouvait le consoler de l’ignorance dans laquelle une enseigne, effacée par le temps, le laissait quant aux armoiries de cette ancienne famille des Donnithorne.

M. Casson, l’aubergiste, était depuis un moment debout sur sa porte, les mains dans les poches, se balançant sur les orteils et les talons, les yeux tournés vers un espace de terrain sans clôture, avec un érable au milieu, qu’il savait être le but vers lequel se dirigeaient d’un air grave certaines personnes des deux sexes qu’il voyait passer de temps en temps.

Le personnage de M. Casson n’était point un de ces types