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adam bede.

la confortable salle de la Grand’Ferme, tous avec l’esprit tranquille, excepté Hetty, qui savait maintenant où Arthur était allé, mais n’en était que plus perplexe et inquiète. Car il semblait que, son absence étant tout à fait volontaire, il aurait pu ne pas aller ; il ne serait pas parti s’il avait désiré la voir. Elle sentait péniblement que rien ne pourrait lui être agréable à l’avenir, si sa vision de jeudi soir ne s’accomplissait pas ; et, en ce triste moment de déception et de doute glacial, elle recherchait, avec cette agitation inquiète qu’on peut appeler le mal croissant de la passion, la possibilité de se retrouver auprès d’Arthur, de rencontrer encore son regard aimant, et d’entendre ses douces paroles.


CHAPITRE XIX

adam en un jour de travail

Malgré la prédiction de M. Craig, le nuage bleu foncé se fondit sans avoir amené ses conséquences menaçantes. « Le temps, comme il le fit observer le lendemain matin, le temps, voyez-vous, est une affaire délicate, et un imbécile pourra quelquefois bien rencontrer, tandis qu’un homme sage se sera trompé ; c’est comme cela que les almanachs obtiennent tant de confiance. C’est une de ces choses chanceuses qui font prospérer les sots. »

Toutefois, cette conduite peu raisonnable du temps ne déplaisait à personne à Hayslope qu’à M. Craig. Tous les ouvriers devant se trouver aux prairies le matin aussitôt que la rosée se serait dissipée, les fermières et leurs filles firent double travail dans les fermes, afin que les servantes pussent aider à ramasser le foin ; et tandis qu’Adam, son panier d’outils sur l’épaule, marchait le long des sentiers,