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adam bede.

nade autour de la glèbe. Puis, en revenant, je rencontre le directeur de la maison de travail, qui a une longue histoire à me raconter d’un pauvre qui s’est mutiné ; ainsi se passe la journée, et je suis toujours le même paresseux avant que le soir arrive. De plus, on a besoin du stimulant de la sympathie, et je ne l’ai jamais eu depuis que le pauvre d’Ogley a quitté Treddleston. Si vous aviez bien voulu mordre aux livres, vaurien, j’aurais eu une perspective plus agréable. Mais l’amour de l’étude n’est pas dans le sang de votre famille.

— Non, vraiment. C’est à peine si je pourrai me rappeler quelque peu de latin, quand il faudra orner mon discours d’entrée au parlement dans cinq ou six ans d’ici. Cras in gens iterabimus æquor, et quelques bribes de cette espèce me resteront peut-être, et j’arrangerai mes opinions de manière à les y faire entrer. Mais je ne crois pas que la connaissance des classiques soit un besoin bien urgent pour un gentilhomme campagnard ; autant que j’en puis juger, il vaut mieux pour lui qu’il ait la connaissance des mœurs. J’ai lu dernièrement les livres de votre ami Arthur Yung, et il n’y a rien que je préférasse à mettre en pratique quelques-unes de ses idées pour amener les fermiers à mieux diriger leurs terres, et, comme il le dit, faire de ce qui n’était qu’un pays inculte, tout de la même teinte foncée, un paysage brillant et varié de blés, prairies et troupeaux. Mon grand-père ne me laissera jamais exercer le moindre pouvoir tant qu’il vivra ; cependant j’aimerais à entre prendre les terres du côté du Stonyshire ; elles sont dans une condition déplorable ; je désirerais mettre à l’œuvre des améliorations et galoper d’un endroit à l’autre pour ies surveiller. Je voudrais connaître tous les laboureurs et les voir me tirer leur chapeau d’un air de bon vouloir.

— Bien, Arthur ; un homme qui n’a point de goût pour