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adam bede.

seulement plus larges, que lorsque vous me portiez. Vous le rappelez-vous ?

— Oui, monsieur, je m’en souviens. Ce serait un mauvais signe si l’on oubliait ce qu’on a fait ou dit quand on était jeune garçon, car alors on ne penserait pas plus aux an ciens amis qu’aux nouveaux.

— Vous allez à Broxton, je suppose ? dit Arthur en met tant son cheval au pas, tandis qu’Adam marchait à côté de lui. Allez-vous à la cure ?

— Non, monsieur, je vais examiner la grange de Baril. On a peur que le toit ne fasse une poussée contre les murs, et je vais voir ce qu’il y a à faire avant d’envoyer des matériaux et des ouvriers.

— 11 paraît que Burge vous confie presque tout le travail maintenant, n’est-ce pas ? Je suppose qu’il vous associera bientôt. Il le fera, s’il est sage.

— Non, monsieur, je ne crois pas qu’il s’en trouvât beaucoup mieux. Un contre-maître, s’il a une bonne conscience et du plaisir à son travail, fera son affaire aussi bien que s’il était son associé. Je ne donnerais pas deux sous d’un homme qui planterait un clou avec négligence parce qu’il n’a pas nue paye en sus pour cela.

— Je le sais, Adam ; je sais que vous travaillez pour lui aussi bien que vous travailleriez pour vous-même. Mais vous seriez plus maître d’agir que vous ne l’êtes à présent, et vous tireriez peut-être un meilleur parti de cet établissement. Le vieux Burge devra bien une fois se retirer ; il n’a point de fils : il doit désirer qu’un gendre lui succède. Mais j’imagine qu’il a les doigts un peu crochus ; il voudra, je pense, un homme qui apporte quelque argent. Si je n’étais pas aussi pauvre qu’un rat, je serais bien aise de placer là quelque chose, afin de vous voir établi sur cette propriété. Je suis sûr que j’y trouverais mon profit. Peut-être pour rai-je mieux le faire dans un an ou deux. J’aurai une plus