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ment pour dissiper la fâcheuse impression qu’elle peut garder dans l’esprit pour la manière dont il vient d’agir envers elle. Il veut se conduire avec calme et bienveillance, justement pour empêcher qu’elle ne retourne à la maison la tête pleine de dangereuses chimères. Oui, c’est, après tout, ce qu’il y a de mieux à faire.

Il fallut longtemps, plus d’une heure, avant qu’Arthur eut amené ses méditations à ce point ; mais, une fois qu’il y fut arrivé, il ne put rester à l’Ermitage. Il fallait remplir par le mouvement le temps qui devait se passer jusqu’au moment de revoir Hetty. Et il était déjà assez tard pour aller s’habiller pour le dîner, car son grand-père dînait à six heures.


CHAPITRE XIII

le soir dans le bois

Madame Pomfret avait eu une légère querelle avec madame Best, la femme de charge, le matin de ce jeudi-là, ce qui eut deux conséquences très-commodes pour Hetty. Cela engagea madame Pomfret à se faire envoyer le thé dans sa chambre, et ranima chez cette femme exemplaire un souvenir si vif de plusieurs traits de conduite de madame Best et de dialogues dans lesquels madame Best s’était montrée au-dessous de son interlocutrice, madame Pomfret, qu’Hetty n’eut pas besoin de plus de présence d’esprit qu’il n’en fallait pour tirer son aiguille et répondre « oui ou non, » de temps en temps. Elle aurait bien voulu remettre son chapeau plus tôt qu’à l’ordinaire ; mais elle avait dit au capitaine Donnithorne qu’elle repartait toujours vers huit heures ; et s’il pensait à retourner à la forêt avec l’idée de la voir et qu’elle fût déjà passée ? Viendrait-il ? Sa petite