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adam bede.

l’air de devoir tourmenter un mari, autant que peut s’y attendre un homme tranquille qui épouse un joli visage. À propos de mariage, j’espère que notre ami Adam sera bien tôt établi, maintenant que le pauvre vieux est mort. Il n’aura plus que sa mère à entretenir, et j’ai l’idée qu’il y a quelque bonne intelligence entre lui et cette gentille et modeste fille, Mary Burge, d’après quelque chose qu’a laissé échapper le vieux Jonathan un jour que je causais avec lui. Mais quand j’en ai parlé à Adam, il a paru mal à l’aise et a détourné la conversation. Je suppose que cette amourette ne va pas sans encombre, ou peut-être qu’Adam se tient en arrière jusqu’à ce qu’il soit dans une meilleure position. Il a de l’indépendance de caractère et même quelque peu de fierté, dirai-je.

— Ce serait un excellent mariage pour Adam. Les souliers du vieux Burge le chausseraient bien et il ferait une très-bonne affaire de cette entreprise, j’en réponds. J’aimerais à le voir bien établi sur cette paroisse, car il serait alors tout prêt à me servir de grand vizir quand il m’en faudra un. Nous pourrions faire ensemble des plans de réparations et d’embellissements sans fin. Mais je ne crois pas avoir jamais vu cette fille ; en tout cas je ne l’ai jamais remarquée.

— Regardez-là dimanche prochain à l’église ; elle s’assied avec son père à gauche de la chaire. Vous n’aurez pas besoin comme cela de chercher si souvent Hetty Sorrel. Quand je me suis bien fait à la pensée que je ne suis pas à même d’acheter un chien qui me tente, je ne m’en occupe plus, parce que s’il prenait beaucoup de goût pour moi et me regardait tendrement, la lutte entre l’arithmétique et mon envie pourrait devenir très-pénible. Je me pique de sagesse à cet égard, Arthur, et, comme un vieil individu pour lequel la sagesse est devenue facile, je vous l’octroie.

— Je vous remercie. Elle pourra m’être d’un bon usage