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adam bede.

fromage à la crème que vous nous avez envoyé, surtout ma mère.

— J’en suis vraiment bien contente, monsieur. Il est rare que j’en fasse un, mais je me suis rappelée que madame Irwine les aimait. Veuillez lui présenter mes respects, monsieur, ainsi qu’à miss Kate et à miss Anne. Elles ne sont pas venues voir ma basse-cour depuis longtemps, et j’ai de superbes poules tachetées noir et blanc, telles que miss Kate pourrait aimer à en avoir parmi les siennes.

— Bien, je lui dirai de venir les voir. Adieu, dit le Recteur en montant à cheval.

— Allez tout doucement en avant, dit le capitaine Donnithorne montant aussi. Je vous rattraperai dans trois minutes. J’ai à parler au berger, au sujet des petits chiens. Adieu, madame Poyser ; dites à votre mari que je viendrai un de ces jours causer longuement avec lui. »

Madame Poyser fit les révérences convenables et suivit de l’œil les deux chevaux jusqu’à ce qu’ils eussent disparu de la cour, au milieu d’une grande agitation des porcs et de la volaille, et de la furieuse indignation du dogue, qui semblait devoir à chaque instant rompre sa chaîne. Madame Poyser était heureuse de ce départ bruyant, car c’était une nouvelle assurance que la cour de ferme était bien gardée, et qu’aucun rôdeur n’y pourrait entrer inaperçu ; et ce ne fut qu’après que la porte fut fermée derrière le capitaine, qu’elle rentra dans la cuisine, où Dinah, debout, son chapeau à la main, attendait sa tante avant de partir pour la chaumière de Lisbeth Bede.

Madame Poyser, cependant, quoique elle eût remarqué ce chapeau, retarda d’en parler jusqu’à ce qu’elle se fût déchargée de sa surprise touchant la conduite de M. Irwine.

« Comment ! M. Irwine n’était donc pas fâché ? Que vous a-t-il dit, Dinah ? Est-ce qu’il ne vous a pas grondée de ce que vous prêchez ?