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adam bede.

— Je suppose que vous avez là-bas beaucoup d’amis et de compagnes ; vous êtes méthodiste, — wesleyenne, je pense.

— Oui, monsieur, ma tante, à Snowfield, était membre de la Société, et j’ai des grâces à rendre à Dieu des bienfaits que j’en ai retirés dès mon enfance.

— Et y a-t-il longtemps que vous avez pris l’habitude de prêcher, car j’ai appris que vous aviez prêché hier au soir à Hayslope ?

— J’ai été appelée à cette œuvre il y a quatre ans, lorsque j’en avais vingt et un.

— Alors votre Société approuve la prédication par des femmes ?

— Elle ne la défend pas, monsieur, quand elles sont clairement conduites à le faire et que leur ministère est sanctionné par la conversion des pécheurs et le soulagement des enfants de Dieu. Madame Fletcher, comme vous pouvez l’avoir entendu dire, fut la première femme qui prêchât dans la Société, je crois, avant son mariage, quand elle était miss Bosanquet, et M. Wesley l’approuva d’entreprendre cette mission. Elle avait reçu un grand don. Il y a maintenant plusieurs autres femmes qui sont de précieux auxiliaires dans l’œuvre du ministère. J’apprends que quelques voix se sont élevées dernièrement dans la Société contre cet usage, mais je crois que cette opposition n’aura pas de résultat. Ce n’est point aux hommes à choisir et à indiquer des canaux pour l’Esprit de Dieu, comme ils en font pour les cours d’eau, et à dire : « Coule ici et non pas là. »

— Mais ne croyez-vous pas qu’il y ait quelque danger à cela, — je suis bien loin de penser à vous en disant ceci, — mais ne jugez-vous pas que quelquefois, soit des hommes, soit des femmes, qui s’imaginent être des canaux pour l’Esprit de Dieu, se trompent tout à fait, et, en entre-