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préface.

s’en partage l’étude : plus s’agrandit le cercle des connaissances humaines, et plus il devient impossible d’en embrasser l’immense étendue : plus la nécessité d’une division se fait sentir. Ainsi la physique, à mesure que les faits se sont multipliés, a dû se partager en branches, qui toutes ont aujourd’hui leurs observateurs spéciaux. De même, l’histoire naturelle, après s’être divisée en trois vastes sections, s’est de nouveau subdivisée en un grand nombre de rameaux secondaires ; et c’est à peine si parmi les naturalistes distingués de notre époque, on en peut compter quelques-uns dont les recherches s’étendent à l’ensemble du règne végétal et surtout du règne animal. Enfin, l’anatomie elle-même s’est fractionnée à mesure qu’elle s’est enrichie ; et il est devenu impossible d’embrasser dans de communes études l’immense étendue de l’anatomie descriptive, de l’anatomie chirurgicale, de l’anatomie vétérinaire, de l’anatomie des tissus, de l’anatomie pathologique, de l’embryogénie, de l’anatomie comparée, enfin de l’anatomie philosophique, conquête toute récente encore et due aux travaux contemporains.

D’un autre côté, en même temps qu’une science, par l’accroissement numérique de ses faits particuliers, tend à se diviser, d’autres progrès lui font éprouver un autre besoin, lui impriment une tendance en apparence contradictoire : celle d’une association avec toutes les branches analogues des connaissances humaines. À mesure qu’elle s’élève à