Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui venait d’être pavée en marbre dans toute son étendue.

Rome pleura cette perte ; mais elle était si riche de colonnes antiques, de la colonne Antonine, des obélisques sans nombre qu’autrefois Auguste avait aussi enlevés au pays de Sésostris, qu’elle pleura dans le silence l’acte d’un conquérant qui faisait d’ailleurs tant pour elle.

Mais ce fut surtout pour l’église Saint-Pierre, cette seule merveille du monde moderne, que Napoléon occupa sa pensée et son action. Les successeurs envieux de Michel-Ange avaient voulu renchérir sur ses plans ; et, confondant le long avec le grand, ils avaient gâté la croix grecque du grand homme, étendu démesurément la nef de l’église, et plaqué à sa face le plus insignifiant des portails.

Napoléon voulait hardiment restituer à Saint-Pierre la grandeur primitive qu’avait créée Michel-Ange. Mais il y a dans les monuments religieux une double consécration d’art et de religion qui sanctifie leurs formes, et rend leurs fautes même vénérables. Il laissa donc la croix latine, dont l’étendue était regardée comme merveilleuse par les fidèles catholiques.

Mais, cette concession faite au sentiment re-