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vœux, elle faisait connaître ses ordres. Chaque cardinal y répondit en donnant l’assurance de son respect et de sa soumission.

Vingt-neuf cardinaux se trouvèrent présents au conclave ; l’assemblée fut présidée par le cardinal Alexandre Mattei, de Rome, et les opérations du scrutin commencèrent.

Elles n’eurent pas lieu cependant avec cette unanimité d’obéissance qui avait été promise. Les prélats italiens souffraient de voir la tiare échapper à l’Italie, et, ce qui n’avait pas eu lieu depuis Urbain VI (1378), ceinte par un Français. Quelques-uns même, mus par un sentiment de scrupule et de conscience, crurent devoir s’opposer à l’abolition de cet usage, qu’avaient consacré d’ailleurs les constitutions apostoliques ; ils savaient aussi que le droit d’exclusion dont jouissaient les souverains d’Autriche et d’Espagne leur avait été enlevé par une décision secrète, et ces violations des formes de l’élection leur avaient paru autant de sacrilèges. Aussi, huit suffrages furent-ils donnés au cardinal Barthélémy Pacca de Benevento, comme le signe d’une énergique protestation ; mais les vingt-une autres voix, dès la première séance, appelèrent à la chaire de saint Pierre le cardinal Fesch.