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tres dans les cœurs des peuples, et qu’en politique cette force ne devait être dédaignée ni comme obstacle ni comme instrument.

Sans doute aussi à cette époque devait-il réfléchir profondément à cette bizarre exception d’une monarchie élective conservée seule en Europe. Et ces restes de je ne sais quelles formes républicaines qui se trouvaient si étrangement mêlées aux coutumes de l’église catholique, religion toute de puissance et d’autorité, l’étonnaient et l’offensaient peut-être.

Il avait, en donnant à la Pologne sa nouvelle constitution, anéanti le droit d’élection et proclamé celui de la souveraineté héréditaire.

Mais les obstacles sans nombre qu’eût fait naître la destruction du principe d’élection des papes et du privilège des cardinaux l’arrêtèrent. Il n’osait point encore y porter le seul remède que son génie jugeait convenable, celui de s’attribuer à lui seul cette toute-puissance pontificale. Il hésitait aussi, si, comme Charlemagne, il ne nommerait pas lui-même le pape, et s’il ne s’arrêta pas long-temps à cette idée, au moins voulut-il diriger en maître l’élection de ce souverain sans état, à qui il avait naguère enlevé toute la puissance temporelle. Dans ce but, tout en laissant aux cardinaux le magnifi-