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connaissait la grandeur d’âme de Napoléon, dont la politique était trop haute pour rêver un crime, d’ailleurs si inutile.

L’empereur, arrivé à Aytesbury, voulut aller à Hartwell. La présence des Bourbons dans ce domaine le surprit, et il admira peut-être leur courage.

Il se détourna de la route, quitta son cortége, et, accompagné seulement du duc de Dalmatie et du général Rapp, il se dirigea au grand galop vers la résidence d’Hartwell.

Son arrivée inattendue produisit la plus grande agitation dans le château, et ce fut avec une sorte d’effroi que M. de Blacas en vint annoncer la nouvelle à Louis XVIII.

« C’est une visite », dit le roi en souriant. Et avec sa présence d’esprit ordinaire, il ajouta : « Il serait de mauvaise compagnie de ne pas la recevoir ; je suis chez moi, monsieur, et l’on fera entrer le général Bonaparte. »

Ce nom de général donné à l’empereur tira des larmes de toute cette noblesse fidèle ; elle ne savait ce qui pourrait arriver d’une semblable entrevue, où le roi légitime et dépossédé de France se disposait à refuser un titre de souverain au puissant empereur des Français.

Napoléon fut introduit, accompagné de ses