Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

retentissante que le parlement était dissous, et détruit, ajouta-t-il. En même temps, les troupes qui le suivaient firent évacuer la salle, après quoi l’empereur ayant fait fermer les portes, en prit lui-même les clés, et ayant poussé son cheval jusqu’au milieu du pont de Westminster, il jeta avec force ces clés dans la Tamise, en s’écriant : « Il n’y a plus de parlement ! il n’y a plus d’Angleterre ! »

Il n’y avait plus d’Angleterre ! c’était la seconde fois qu’un souverain et son armée, sortis de France, conquéraient ces contrées. Les batailles d’Hastings et de Cambridge avaient été également décisives ; mais ce qui fut un royaume pour Guillaume, Napoléon n’y voulut voir qu’une province.

Il n’y avait plus d’Angleterre ! elle ne songea même pas à se débattre. La rapidité de la conquête avait tellement stupéfait les Anglais, qu’ils ne savaient plus que se soumettre ; les ports et les villes de l’intérieur reçurent silencieusement les vainqueurs et leurs pavillons, et la nation, n’ayant plus de foi dans sa destinée, impuissante et sans espoir, attendait ce que Napoléon ferait d’elle.

Le lendemain même de la bataille de Cambridge, la famille royale s’était retirée dans les