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L’armée anglaise venait la veille d’être renforcée par l’arrivée du corps d’armée du général marquis d’Anglesea, à la tête de dix mille Écossais, et elle s’élevait ainsi à plus de deux cent trente mille hommes ; l’armée française en comptait plus de cent quatre-vingt-dix mille ; l’artillerie était formidable des deux parts, et la cavalerie anglaise avait l’avantage du nombre.

L’encombrement des troupes du duc d’Yorck, résultat de la rapidité extraordinaire des événements depuis la descente, amena un grand désordre, et contraignit le général en chef de précipiter ses mouvements d’attaque. Cette circonstance favorisa singulièrement les plans de Napoléon, qui put ainsi amener le combat sur le terrain qu’il avait reconnu et choisi.

L’action, engagée au lever du soleil, s’acheva avec le jour, mais tout était terminé avant la nuit. Les résultats en furent immenses. Dès neuf heures du matin, les troupes anglaises, sous le commandement du duc d’Yorck, foudroyées par les batteries françaises, virent tomber leur général en chef frappé à mort d’un boulet de canon. À neuf heures et demie, le duc de Cambridge fut blessé lui-même si grièvement qu’on fut forcé de l’emporter du champ de bataille. Veuve de ces deux généraux, privée de com-