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vertis, parlant la langue française, civilisés, mais ayant conservé dans leur admiration quelque chose de leur enthousiasme expressif et de feu, plaisait à Napoléon. Il répandit sur eux les bienfaits avec profusion, fonda des villes, embellit Tombouctou, laissa de nombreux monuments sur son passage ; et ayant traversé la Nigritie et la Guinée, il s’embarqua sur le Niger jusqu’au cap Formose, d’où il revint en Europe.

À son retour il donna un nouveau nom à sa grandeur. Il avait laissé aux rois les titres de sire et de majesté, il les leur abandonna tout-à-fait, et voulut autre chose pour lui-même.

On lui dit : Seigneur, et on l’appela Sa toute-puissance.

Cette superbe satisfaction donnée à sa grandeur, il voulut encore poursuivre sa réorganisation du monde.

Mais déjà les choses humaines lui manquaient, et il ne pouvait plus qu’améliorer le passé et solenniser sa gloire.

Il acheva donc sa tâche, devenue trop facile, balayant les obstacles, brisant les rouages inutiles, détruisant les complications que le temps accumule, et éclairant son ordre de choses d’une simplicité et d’une clarté incessamment croissantes.