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attendit en vain qu’une qualification plus significative vînt le désigner à l’Europe. Cette vacance d’un mot fut plus remarquée alors que l’action la plus éclatante : comme s’il n’y avait pas un acte de l’empereur qui n’eût son retentissement, son silence comme sa décision.

Cependant, depuis le congrès de Hambourg, les côtes de l’Océan, du nord au midi, étaient devenues vivantes sous l’activité prodigieuse imprimée aux affaires maritimes. Durant l’hiver, des escadres, portant tous les pavillons du continent, venaient successivement se réunir dans l’Elbe, depuis Hambourg jusqu’à la mer ; des bâtiments de transport étaient construits dans les ports de la Hollande, et la flotte de l’Elbe, grossie incessamment de toutes les marines de l’Europe, et à laquelle vinrent se joindre, au mois d’avril 1814, les flottes d’Anvers et de la Baltique, comptait à cette époque soixante vaisseaux de ligne, cent quatre-vingts frégates, un grand nombre de bâtiments de guerre et une quantité prodigieuse de navires de transport et de débarcation.

Le roi des Deux-Siciles, grand-amiral de l’empire, partit, accompagné du duc Decrès, ministre de la marine, pour inspecter ces immenses préparatifs, en même temps que deux