Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/489

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tout-à-coup un nouveau prodige apparut au firmament.

Était-ce donc que l’univers prenait part à la grandeur de Napoléon et aux fêtes de la terre ?

Était-ce le témoignage de Dieu manifestant sa protection et sa joie ?

Ou était-ce un de ces désordres ordonnés par la main du Seigneur, une catastrophe arrivée en son temps et selon sa pensée ?

On vit le ciel s’enflammer au milieu de la constellation d’Orion ; des masses de feu paraissaient lutter ensemble, et embraser l’espace ; des tonnerres, qui semblaient arriver des extrémités du monde, se faisaient entendre et venaient expirer aux oreilles de la terre. L’incendie dura cinq minutes ; il y avait dans ses flammes et dans ses convulsions quelque chose de si étrange que les peuples de Paris s’arrêtèrent stupéfaits, et contemplèrent avec effroi cet autre feu de la voûte céleste.

Bientôt il cessa aussi, et, lorsque les yeux en cherchaient encore la place dans l’espace devenu sombre, il se trouva qu’un aspect nouveau existait dans le ciel ; une révolution venait d’être accomplie dans les astres ; deux étoiles de la ceinture d’Orion étaient éteintes et avaient disparu, et l’homme, qui les recherchait avec sa