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CHAPITRE XLII.

ERREURS POPULAIRES.



Les hommes avaient vu Napoléon dépasser de si loin ce que l’imagination pouvait atteindre de plus grand, ils l’avaient vu si haut, si loin d’eux, si élevé au-dessus de l’humanité, qu’ils le crurent plus qu’un homme, ou autre chose qu’un homme.

La croyance la plus répandue était qu’il avait deux âmes ; quelques-uns allaient encore au-delà, et lui en attribuaient trois et quatre, et une fois sorti de cette unité, c’était à qui, dans sa superstition, devrait enchérir sur la multiplicité des essences divines animant le grand monarque.

On avait déjà dit pareille folie du poète Ennius dans l’antiquité, et le vieil auteur avait aussi deux âmes au compte des Romains ; cela