CHAPITRE IX.
L’ANGLETERRE.
L’Angleterre ! que Napoléon détestait ; l’Angleterre ! pour qui il avait inventé son système continental, cet exil solennel d’une nation à qui l’on refusait l’eau et le feu sur le continent ; l’Angleterre ! qu’il combattait en Suède, en Russie, en Hanovre, en Espagne ; cette Angleterre ! toujours présente ou cachée avec ses ruses et son or, hydre aux têtes renaissantes qui jetaient incessamment leurs poisons sur les foudres flamboyantes de son aigle ; l’Angleterre enfin ! qui brisait son cœur de haine et de vengeance, et qu’à tout prix il voulait vaincre, humilier et anéantir !
Vers la fin de l’année 1812, en Espagne, les troupes françaises avaient repris de grands avantages ; mais le sort de ce royaume était encore incertain lorsque, sous les murs d’Astorga,