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haine du général Oudet contre l’empereur ; comment, en 1804, il était sorti des rangs et était venu insulter publiquement Napoléon ; comment, à Wagram, au milieu des cris de gloire, il avait fait entendre celui de : vive la liberté ! comment enfin il était soupçonné d’avoir fondé dans l’armée des sociétés secrètes conservant encore les dernières idées républicaines, et fomenté ainsi la haine des soldats contre l’empereur.

Ces murmures firent sourire Napoléon. « Ces histoires sont bien vieilles, dit-il ; il y a plus de vingt ans que j’ai oublié ces enfantillages. Depuis, j’ai fait Oudet général ; c’est un excellent militaire : sa conduite à Jérusalem a été admirable. Je le verrai. »

L’audience fut accordée pour le lendemain.

Napoléon travaillait dans son cabinet avec le ministre de la justice et le grand-maréchal du palais, lorsque le général Oudet entra.

— « Je suis charmé de vous voir, général, lui dit l’empereur, que me voulez-vous ?

— « J’avais espéré une audience, dit Oudet en promenant ses regards sur les deux ministres.

— « Je vous entends. Messieurs, dit l’em-