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mencement d’exécution, mais l’entreprise bien autrement extraordinaire du Ténériffe avait fait abandonner et oublier celle-ci. La partie supérieure du rocher avait seule été sculptée, et le reste avait conservé sa forme naturelle.

L’empereur examina avec intérêt ce monument, mais il défendit impérieusement de l’achever.

Rome, depuis le premier voyage de 1816, avait repris sa grandeur d’autrefois ; assainie, repeuplée, redevenue vivante, elle comptait alors plus de cinq cent mille âmes ; les habitations reconquéraient les espaces laissés déserts dans son enceinte immense, et ces constructions nouvelles occasionant des fouilles continuelles, révélaient les antiquités les plus curieuses, faisaient reparaître des monuments admirables.

Le pape, oncle de l’empereur, l’attendait à la porte du Peuple avec toute la population de Rome. On remarqua l’accueil que se firent ces deux hautes puissances ; tous deux s’embrassèrent cordialement, et la vieille étiquette du saint-siége fut oubliée devant le souverain de l’ancien monde.

Après avoir demeuré quelques semaines à Rome, Napoléon alla à Ancône, d’où il s’embarqua pour Venise. En voyant cette reine des mers,