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les hommes, les enfants venaient ensuite, et sur des chars qui suivaient étaient les vieillards, les malades et ceux qui ne pouvaient marcher à côté de leurs concitoyens, afin que tous fussent présents à cette réunion.

Le jardin des Tuileries était rempli de cette population. L’empereur descendit du palais et les reçut sur les degrés du pavillon de l’Horloge, et le colonel Fesch, maire d’Ajaccio, et parent de Napoléon, s’étant avancé de quelques pas, se prosterna avec respect et prononça ce discours :

« Sire,

« Nous venons aussi apporter à votre majesté les hommages et le tribut de respect et d’enthousiasme des habitants de notre ville, de votre ville d’Ajaccio.

« Ajaccio, sire, était trop glorieuse d’avoir vu naître votre majesté dans son sein, pour qu’elle ne songeât pas à le manifester au monde par une grande décision.

« Sire, nous avons décidé que personne à l’avenir ne pourrait plus naître où vous avez vu le jour.

« Nous avons tous abandonné nos habitations et détruit notre ville ; en ce moment nos frères