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son arrivée à Paris. Comment nommer et exprimer ce délire, cette frénésie de joie, ces acclamations continuelles, cette exaltation enflammée, qui l’accueillaient, le pressaient, le traînaient pendant ces deux cents lieues de marche ? Il y avait des millions d’hommes et de femmes sur les routes ; et une multitude d’habitants de Paris et des villes du nord étaient venus jusqu’à Marseille, pour le revoir des premiers, l’accompagner et le suivre.

Les scènes les plus extraordinaires signalèrent cet enthousiasme ; nous en redirons quelques-unes.

À deux lieues d’Aix, un village de trois cents habitants, nommé Ormoy-les-Aix, dans les murs duquel l’empereur devait passer, incendia d’un commun accord les maisons étroites et ignobles qui le composaient ; et, les ruines étant déblayées en quelques instants, un chemin large, semé de fleurs et bordé d’arbres verts et de guirlandes, ouvrit soudainement une route nouvelle au souverain.

À Aix, une femme d’un haut rang fut saisie d’une si grande joie lorsqu’il apparut, qu’elle tomba morte en criant : « Vive l’empereur ! »

Dans tout le Midi, des actes d’une admiration frénétique eurent lieu ; des hommes se précipi-