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soudraient le doute dans lequel ils étaient plongés.

Mais cette reconnaissance était inutile ; cette terre lointaine n’offrait à leurs yeux aucun des aspects des côtes connues : c’était comme une île nouvelle au milieu de l’Océan, ou plutôt cette apparition ne ressemblait à rien de ce que la terre avait montré jusque-là à l’horizon des mers.

Bien plus, à mesure que le vaisseau avançait vers ce point, et que cette terre grandissait dans son éloignement, l’apparition devenait de plus en plus extraordinaire, elle les frappait tous de surprise et presque d’effroi, car ce n’était plus une terre qui s’élevait ainsi, mais un fantôme, un géant, Napoléon !

C’était lui ! À chaque instant que les voiles gonflées du vaisseau l’entraînaient vers ce point, le géant grandissait toujours et développait de plus en plus avec ses formes prodigieuses une ressemblance incontestable avec l’empereur. C’était lui : sa tête historique se détachait au sommet de la montagne ; il semblait avoir les bras croisés sur sa poitrine, et se reposer comme assis sur un rocher.

Cette apparition semblait encore éloignée de plus de trente lieues, lorsque déjà l’équipage