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la route qu’ils devaient suivre ni leurs positions sur ces mers.

Quelques-uns pensaient que le navire impérial avait été repoussé vers le sud, et ne devait pas être éloigné de l’île de l’Ascension ; d’autres se croyaient plus près des côtes d’Afrique et de la Sénégambie ; quelques-uns encore soutenaient que la tempête avait chassé le vaisseau jusque dans les mers du Brésil.

L’empereur, aussi calme dans la bataille des éléments qu’au milieu des tempêtes guerrières qu’il avait si souvent soulevées sur la terre, contemplait avec je ne sais quelle émotion satisfaite ce grand tumulte de l’Océan, comme si cette agitation sublime se trouvait de mesure avec la grandeur de son âme.

Cependant, on continuait à ignorer la véritable position où se trouvait le vaisseau, les autres navires avaient disparu, et la plus grande incertitude mêlée de terreur régnait dans tous les esprits.

Tout-à-coup un matelot, placé en observation dans les huniers les plus élevés, cria qu’il apercevait une terre à l’horizon.

Aussitôt les officiers de marine dirigèrent leurs télescopes vers le point annoncé ; ils cherchaient avec sollicitude à reconnaître les côtes qui ré-