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CHAPITRE XIX.

APPARITION.



L’escadre impériale, en quittant Sainte-Hélène, arriva si rapidement en vue du cap Vert, et la navigation fut si heureuse, qu’on eût dit que c’était une marche triomphale sur l’Océan, et que les vagues silencieuses et obéissantes se regardaient aussi comme vaincues.

Mais, à la hauteur du cap Vert, la mer parut retrouver son indépendance ; une tempête effroyable s’éleva, qui dura plusieurs jours. Les vaisseaux, dispersés par les vents à de grandes distances, espérèrent en vain de se réunir ; des pluies incessantes, une obscurité continuelle rendaient la navigation aussi incertaine qu’elle était difficile ; ce fut au point que les pilotes et les officiers de marine, au milieu de ces désordres de la nature, ne pouvaient plus reconnaître