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vierge, dont on ne connaissait jusque-là que la ceinture toute brodée des noms illustres de navigateurs français, offrait un mystère étrange à l’histoire et à la géographie. Les côtes seules avaient été visitées, sans qu’on eût pu pousser les découvertes au-delà de quelques lieues dans l’intérieur. Il semblait que la nature eût interdit aux hommes l’accès de ce monde inconnu ; elle l’avait entouré d’obstacles, et à peu de distance des côtes élevé de toutes parts des chaînes continues de montagnes, murailles immenses et naturelles qui gardaient pour toujours ces contrées des découvertes.

Pour toujours ! jusqu’à ce que l’homme fût arrivé qui, après avoir vaincu les hommes, savait aussi dominer la nature. Cette barrière insurmontable fut à son tour surmontée quand Napoléon le voulut.

La flotte ayant pris terre à l’extrémité la plus méridionale et la plus profonde de la baie de Carpentaria, l’empereur fit débarquer deux mille hommes de troupes avec de grands approvisionnements, et, se portant directement vers le midi, il déclara qu’il voulait aussi faire ses découvertes.

À mesure qu’on avançait vers le centre de l’île, le sol s’élevait, et des montagnes ardues