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qui, arrivés barbares, après quelques années devenaient Chinois.

La renommée leur avait apporté le bruit de Napoléon, et ce n’était plus un doute pour eux que sa pensée était de conquérir l’Asie entière : la Chine n’y mit donc pas d’obstacle. Trois armées jetées par les flottes européennes au midi, au centre et au nord de cette contrée, près de Canton, sur les rives du fleuve Bleu, et au fond de la mer Jaune, à quelque distance de Pékin, s’emparèrent presque sans coup férir des villes principales et étendirent la domination napoléonienne successivement sur les différentes provinces et bientôt dans tout l’empire. Les Tartares Mantchoux, leurs derniers maîtres, après une seule et dérisoire résistance, furent détruits et disparurent, et la conquête de ce grand empire se trouva être une des plus faciles et des plus rapides.

Mais les Chinois s’étaient trompés, quand, dans leur mépris de la liberté, ils laissaient venir à eux le souverain de l’Europe, et lui ouvraient sans crainte les portes de leurs villes. Pour eux, Napoléon n’était qu’une vingt-deuxième dynastie à enregistrer dans leurs annales à la suite des autres. Mais Napoléon était cet homme qui ne voulait être à la suite de rien ; s’il