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à ce qu’il parait, décidé cette insurrection insensée.

Et, cependant, à cette époque, l’empereur songeait à vivifier l’Égypte par d’immenses travaux ; deux chemins de fer allaient être construits dans l’isthme de Suez, avec un embranchement qui devait rejoindre le Caire. Les deux navigations de la Méditerranée et de la mer Rouge allaient s’enchaîner par ces deux grands passages de commerce, et ces contrées qui eussent entouré de leur voisinage le chemin nouveau de l’Inde et de l’Europe allaient retrouver une vie nouvelle et refleurir entre toutes les nations. Mais, en apprenant la nouvelle de la sédition de ce pays, l’empereur ressentit la plus vive indignation ; il lui jura une haine à mort. « Ingrate Égypte ! s’écriait-il, terre sans foi et sans patrie, qui ne valait pas même la peine d’être conquise, et qui devait périr après une pareille trahison. »

Ce fut alors qu’il accomplit cet étrange châtiment d’une nation condamnée à mort sans retour, et qui allait être effacée de la surface de la terre.

Il ordonna que le Nil fût détourné au-dessus de Thèbes, et que, refoulé dans un lit nouveau, il vint se jeter désormais à travers le désert