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ou qui, étant trouvé mendiant, était déclaré tel par les tribunaux, était aussitôt inscrit sur le registre des pauvres, et dès lors était mis à la disposition du gouvernement, qui pouvait le transporter à son gré sur tous les divers points de l’empire et même dans les colonies. L’état, le plus souvent, les répartissait dans les diverses communes de l’empire français, où ils étaient, avec leurs familles, entretenus, dans un rapport fixé, aux frais de l’état et de la commune. Chaque ville ou village était, selon ses revenus, chargé d’un nombre proportionnel de pauvres, et obligé de les loger, vêtir et nourrir. Mais, d’un autre côté, les pauvres, ainsi sauvés de la misère et de la faim, demeuraient sous la surveillance de l’administration ; ils restaient à sa disposition, ne pouvaient s’éloigner, sans permission et sous des peines sévères, de cette résidence ; ils étaient enfin, dans certain cas, obligés à divers travaux d’utilité publique, et principalement à l’entretien des routes, des canaux et des propriétés de l’état ou des communes.

Une pareille organisation des pauvres, qui les jetait dans une classe aussi inférieure tout en pourvoyant à leurs besoins et à leur existence, détruisit peu à peu la mendicité, en excitant au