Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

geste, ainsi que ses paroles, furent accueillis par des cris d’enthousiasme et d’admiration.

Il ajouta :


« Votre constitution était vieille et en désaccord avec l’ordre établi en Europe. Je me suis occupé de la réviser, en père qui vous regardera toujours comme ses autres enfants.

« Que ce jour soit à jamais une fête parmi vous, car c’est de lui que date la restauration de la Pologne ! »


Ces dernières paroles furent reçues avec moins de faveur ; une sorte de stupeur silencieuse contrastait chez les uns avec l’enthousiasme des autres. C’est qu’en effet, ces derniers mots apprenaient à la Pologne que ses vieux privilèges étaient anéantis, et que désormais elle n’était plus que la feudataire de la France ; mais enfin elle existait, et leur joie fut grande.

Napoléon avait remarqué cette impression mélangée qu’avait laissée son discours, mais sans paraître y prendre part, il fit signe au prince Poniatowski de s’approcher.

Celui-ci ayant monté quelques marches, s’agenouilla devant l’empereur et déposa dans ses mains l’épée de général français. L’empereur la reçut, le releva, lui remit une couronne d’or,