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traster sa haute sagesse avec l’imprudence du Macédonien. Les soldats européens avaient acquis, dans leurs campagnes, un immense butin ; il ne voulut pas qu’ils en restassent chargés dans leur marche, ou qu’il pût être forcé plus tard de faire brûler ces richesses, comme le fit Alexandre, lorsqu’il s’attirait ainsi l’animadversion de ses troupes. Napoléon avait ordonné, dans les villes où passait son armée, l’organisation de grands dépôts militaires ; les soldats y venaient apporter leurs richesses, et des administrateurs impériaux leur donnaient en échange des lettres de reconnaissance que chacun d’eux conservait sans en être chargé. Les choses déposées étaient, d’ailleurs, conservées religieusement, enregistrées avec soin, et devenaient la propriété des familles, en cas de mort des militaires. Sûres ainsi de la conservation de leur fortune, les troupes n’avaient plus qu’un désir : c’était de marcher en avant pour l’augmenter, et de tirer encore sur les conquêtes futures ces singulières lettres de change de la victoire.

Pendant la conquête de l’Afghanistan et à la même époque, le roi d’Espagne soumettait sans difficulté le Beloutchistan. Quoique courageux et énergiques, les habitants de ces con-