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— « Bien moins encore, sire, » dit le vieux géologue, qui conservait, comme un privilège de ses cheveux blancs, toute sa franchise devant le souverain ; « votre majesté est dans l’erreur : Malte-Brun a décidément trouvé ces ruines près de Kéfit ; appelez cette plaine Ninive, si vous voulez, ou Ctésiphon ; ma Babylone est celle de mon ami. »

À cette époque, Dolomieu avait pris dans la plus vive amitié le savant géographe Malte-Brun, en reconnaissance de son dévoûment lors du retour d’Égypte et de la grave maladie dont le géologue avait failli mourir en 1801.

— « Ainsi, dit Napoléon, vous me laissez sans appui, et le révélateur et les croyants se confondent dans ma seule personne. Il faudra donc vous convaincre ; mais jusque-là, messieurs les rebelles, rappelez-vous que je vous annonce d’avance les découvertes que je ferai faire. »

Et les conduisant sur les lieux mêmes il leur indiquait les places où, selon lui, se cachaient ces grandes merveilles ; les monticules qui recelaient les plus grands temples, les deux palais des rives opposées de l’Euphrate. Il précisa les deux endroits où devaient se retrouver les entrées du tunnel qui existait sous le fleuve et réunissait ainsi les deux palais par une voûte