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de la première description publiée à Londres, en 1753, par Robert Wood.

Soit que Napoléon voulût donner du repos à son armée, soit qu’il voulût laisser grandir dans l’Asie, encore inconquise, les merveilleuses nouvelles de la bataille de Jérusalem et de la destruction du culte de Mahomet, il se plut à ralentir sa marche vers la Perse. On savait aussi que de grandes armées se réunissaient dans le nord de l’Hindoustan, et peut-être mesurait-il dans ses retards le temps déjà prévu où se combinerait la jonction de toutes ses forces militaires.

Ainsi, pendant que l’Inde portait vers ses frontières septentrionales des armées françaises, que les flottes de l’empire s’échelonnaient depuis le golfe Persique jusque dans la mer de Chine, que des armées feudataires russes s’approchaient de la Tartarie indépendante, et que l’Asie centrale respirait à peine en se voyant ainsi enveloppée de tous côtés, l’empereur, ayant traversé le désert et ses ruines, s’avança avec son armée vers Bagdad, qui se soumit, conquise même avant d’être aperçue, et, ayant gagné l’Euphrate, il descendit le fleuve jusqu’à la ville d’Hilla.