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magnifiques encore reconnaissables, et ces débris gigantesques dans un lieu où ne respirait pas même un débris de peuple ; il vit que les ruines durent plus que les nations, et que les traditions s’écroulent quelquefois avant les pierres.

On sait à peine l’histoire de Palmyre. Placée pendant quelque temps dans le désert comme une halte de commerce entre le golfe Persique et la Méditerranée, tant que les négociants y avaient consenti, elle avait vécu une des villes les plus florissantes du monde, avec ses temples, ses portiques, ses avenues de colonnades sans terme, ses héros, sa reine et ses philosophes ; et quand le commerce, cette abstraction capricieuse sur la terre, l’eut abandonnée avec mépris, comme il a fait de Babylone, de Tyr, de Carthage et de Venise, il se trouva que Palmyre devint un cadavre sans mouvement et sans bruit, mais conservant encore l’attitude admirable de sa vie passée.

Les savants recueillirent avec avidité les dessins et des fragments de ses monuments. Ce fut encore un des fruits inestimables de cette conquête que la description des ruines de Palmyre et de Balbek, qui, publiée depuis à Paris et à Londres, diffère en quelques points