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me soit plutôt permis de pénétrer jusqu’aux signes de l’âme, afin d’y saisir les traits les plus marqués du caractère, et de peindre d’après ces signes la vie de ce grand homme, en laissant à d’autres le détail des combats et des actions éclatantes. »

Je suis de l’avis du bon Plutarque, et disposé à l’imiter.

On remarqua le soin que prit l’empereur de détourner son armée des lieux les plus illustrés par les victoires d’Alexandre ; il semblait les éviter au contraire ; les champs de bataille d’Issus et d’Arbelles (ou plutôt de Gangamelle) furent laissés loin de sa route, et la curiosité de ses généraux ne put être satisfaite.

La réunion de savants qui suivait son expédition le supplia de traverser les ruines de Palmyre et de Balbek. Il consentit avec d’autant plus de facilité à cette demande, que sa propre pensée était de diriger la marche de l’armée sur les côtes de la mer, afin de retrouver et d’accompagner la flotte européenne, qui avait reçu des ordres à cet égard.

On assure que cette mystérieuse solitude de Palmyre frappa son esprit d’étonnement ; il fut surpris en contemplant cette forêt de colonnes s’élevant tout-à-coup dans le désert, ces palais