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nouveau fut labouré par la charrue et que du maïs y fût semé, afin de faire disparaître les vestiges mêmes du lieu où avait été le tombeau de Mahomet.

Quand cela fut achevé, il quitta Médine et s’avança vers la Mecque. Ce berceau du prophète eut encore plus à souffrir de la conquête que sa ville funéraire. La Mecque, cette mère des villes, comme la nomment les mahométans, cette métropole de leur foi, située au milieu d’une terre ingrate et de montagnes stériles, ne vivait, pour ainsi dire, que d’une vie factice et comme religieuse. La fécondité des autres pays était apportée dans son sein par les caravanes et les pèlerinages, et renverser la superbe mosquée El Hamran, était détruire ces sources de son existence et anéantir la cité elle-même.

Cette pensée, loin d’arrêter le roi d’Italie, l’excitait encore ; la sienne était la destruction des infidèles et de leur religion. La patrie de Mahomet lui semblait une ville immonde ; car les émotions religieuses de Jérusalem avaient exalté dans son esprit un fanatisme implacable, et l’empereur le savait lorsqu’il le choisissait pour cette expédition.

Le roi Eugène fit saccager et piller le temple,